Un triple Sacrifice de Dame

Les échecs, c’est la lutte contre l’erreur.
Johannes Hermann Zukertort

Alexandre Alekhine est né le 31 octobre 1892 à Moscou, au sein d’une famille aisée de la Russie impériale. Son père était membre de la noblesse moscovite et de la Douma, tandis que sa mère provenait de la bourgeoisie industrielle. Il commença à apprendre à jouer aux échecs à l’âge de sept ans. Après avoir participé à quelques tournois par correspondance, il disputa son premier tournoi majeur à l’âge de seize ans à Düsseldorf, en 1908, où il termina à la quatrième place

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Alexander Alekhine

« Le jeu d’Alekhine est lumineux comme le soleil. Plus que tout autre maître, cet éternel adepte du Sturm und Drang représente la force du XXe siècle échiquéen ; on doit signaler, comme caractéristique de son style, cette imagination inépuisable, qui lui permet de maintenir toutes ses parties à une tension constante de 1000 volts », disait de lui Tartacover. En 1927, Alexandre Alekhine termina à la deuxième place lors du tournoi de New York, derrière le nouveau champion du monde Capablanca. Il est à noter que Lasker avait refusé de participer à ce tournoi. Suite à ce résultat, Alekhine est devenu le challenger naturel du champion du monde. Le match entre Alekhine et Capablanca eu lieu à Buenos Aires en 1927. Trois jours avant de remporter le championnat du monde, Alekhine a été officiellement naturalisé Français. À Buenos Aires, il remporta le titre en battant le Cubain José Raúl Capablanca avec un score de 18,5 à 15,5, après un match marathon de plus de deux mois et 34 parties. Il est à noter qu’Alekhine, malgré sa promesse, n’a jamais offert une revanche à Capablanca. À cette époque, les champions en titre choisissaient leurs challengers et Alekhine préféra affronter son ancien compatriote Bogoljubov, qui était considéré comme moins redoutable. En 1929, Alekhine conserva ainsi facilement son titre en battant Efim Bogoljubov.

Cette partie contre Efim Bogoljubov date de 1922. Kasparov, Botvinnik et Fischer jugèrent cette partie comme l’une des meilleures (sinon la meilleure) de tous les temps. Dans le cours du jeu, il sacrifie trois reines pour obtenir l’avantage d’un pion !

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Et pour conclure, connaissez-vous la blague du Grand-Maître soviétique Boris Spassky quand un journaliste, au cours d’un interview, lui demanda :
Que préférez-vous : une dame de plus aux échecs ou dans la vie  ?  Il répondit :
Cela dépend de la position !

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