Faites-moi la faveur de bien jouer !

Au tournoi international de New-York en 1927, Capablanca était déjà vainqueur bien des rondes avant la fin. Devant un reproche ironique d’un de ses collègues, Capablanca lui assure que son intention est de faire nul dans toutes les parties restantes. Arriva le moment de jouer contre Nimzovitch et, à peine l’ouverture terminée, notre génial Cubain envoie à son rival ce message par l’intermédiaire de l’arbitre : « Je vous en prie, cessez de jouer si mal sinon je n’aurai d’autre solution que de gagner ! »

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José Raúl Capablanca et Aron Nimzowitsch

L’anecdote est relatée dans Chess Review d’août 1949 par le directeur du tournoi Norbert Lederer : « Pour être juste vis-à-vis de Capa, il faut noter qu’il avait déjà obtenu le premier prix ayant une avance de trois points et demi avec seulement trois matchs à jouer contre Alekhine, Nimzowitsch et Vidmar, encore en lice pour la deuxième place. Pour ne pas favoriser l’un d’entre eux, il m’informa donc, en tant que directeur de tournoi, qu’il jouerait pour la nulle contre ses trois adversaires. Inutile de dire que je n’appréciais pas cette attitude. Mais, au cours de sa partie contre Capablanca, Nimzowitsch se livra à un jeu si fantaisiste et se retrouva avec une position pratiquement perdue. Capa me demanda non seulement d’avertir son adversaire, mais il dicta les quatre ou cinq coups que Nimzowitsch joua avec une grande réticence car il soupçonnait une arnaque. Il suivit tout de même les instructions et le nul fut atteint quatre coups plus tard. »

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