Le joueur d’Échecs

Stefan Zweig joueur échecs

de Stepha Zweig et David Sala

Après Cauchemar dans la rue, David Sala re-goûte au plaisir de l’adaptation littéraire en s’attaquant à un classique, Le joueur d’échec de Stefan Zweig. On découvre ou redécouvre une histoire courte et intense qui accorde avec justesse mystère et compassion. On a d’abord hâte que Czentovic, ce champion sauvage et apparemment imbattable, chute. Puis vient le personnage de M. B., mystérieux prodige des échecs. Qui est-il ? L’histoire se déploie véritablement par deux retours dans le passé pour retracer la genèse de ces deux protagonistes. David Sala réussit alors à nous faire voyager temporellement. En plus de l’aquarelle, sa mise en page fixe l’ambiance et témoigne d’une appropriation d’une œuvre pourtant déjà maintes fois adaptée (en film, en BD et même au théâtre). Il joue habilement avec le rythme et tient ainsi le lecteur en haleine, alternant tension pendant les parties d’échec et contemplation. Il réussit surtout à nous emmener dans les années 1930 pour partager le malaise du héros à cette époque. Dans ces décors géométriques aux couleurs froides, on plonge facilement dans l’anxiété des souvenirs de MB. Pas de doute, l’histoire nous envoûte irrésistiblement. 1941. Dans les salons feutrés d\’un paquebot en route pour l\’Argentine, le champion du monde d\’échecs affronte lors d\’une ultime partie un aristocrate viennois, dont l\’incroyable maîtrise du jeu est née dans l\’antre de la tyrannie. « Les premiers pas furent un fiasco, je n\’arrêtais pas de m\’embrouiller, cinq, dix, vingt fois, je dus reprendre le début de la partie. Mais j\’avais tout mon temps… Moi, l\’esclave du néant… » 1941. Dans les salons feutrés d\’un paquebot en route pour l\’Argentine, le champion du monde d\’échecs affronte lors d\’une ultime partie un aristocrate viennois, dont l\’incroyable maîtrise du jeu est née dans l\’antre de la tyrannie. Cette dénonciation poignante et désespérée de la barbarie nazie est le dernier texte écrit par Stefan Zweig avant son suicide.

Édition Fauves 2017 / Ref : LIT-ZWE Présentation : Broché – 111 pages Mots-clés : bande dessinée, littérature

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