La reine des tourbières
La reine est assise sur son trône comme ses consœurs de l’Île de Lewis, avec cette attitude particulière et énigmatique de la main contre le visage. Que peut-elle exprimer : le chagrin, le désespoir, la patience, le calcul, la désapprobation ou la surprise ? La figure pourrait être issue de la même tradition d’atelier viking qui a engendré le célèbre ensemble connu sous le nom de Lewis Chessmen, découvert dans les Hébrides extérieures, en Écosse. La plupart de ces pièces sont sculptées dans de l’ivoire de morse, avec quelques-unes fabriquées à partir de dents de baleine.
Elle aurait été trouvée dans une tourbière à Clonard dans le comté de Meath avec plusieurs autres pièces vers 1817 et fut acquise par la Royal Irish Academy dans le cadre de la collection de George Petrie en 1866. Si d’autres pièces ont effectivement été trouvées, elles sont aujourd’hui perdues. Le dossier de la chaise est décoré d’une paire de dragons à deux pattes. L’orifice, à la base du cou de la Dame, permetait de passer un cordon. De pièce d’échecs, elle était devenue pendentif, peut être prise comme une représentation de la Vierge Marie.