L’ouverture Napoléon
Saviez-vous que notre empereur a laissé son nom à cette ouverture 1. e4 e5 2. Qf3. Tout débutant sait qu’il faut veiller sur sa Dame et ne point la développer trop tôt. Ce qui nous prouve que Napo était plus à craindre sur un champ de bataille que devant un échiquier. Des malveillants disent, des Anglais sûrement, que cette ouverture serait une allusion désobligeante aux infidélités scandaleuses de Joséphine et de l’incapacité de notre petit grand homme à garder sa reine à la maison.
À Schönbrunn, Napoléon, dans sa partie qui l’opposa au Turc, l’automate créé par Kempelen, débuta par cette ouverture et l’assaut se termina en « Waterloo ! morne plaine ! ». Un grand scepticisme entourait cette machine, mais l’automate laissa néanmoins une marque importante dans l’histoire échiquéene. Ce n’est qu’en 1834 que Mouret, un de ses opérateurs, révéla la supercherie qui, par un jeu de glaces habilement dissimulées et de bras articulés, permettait à un joueur de petite taille de déplacer les pièces sur l’échiquier. Décidé d’en finir rapidement avec la machine, le Nabot Léon sort prématurément sa Joséphine…
¹ Plusieurs auteurs ont rapporté que von Kempelen facilita l’évasion de Russie d’un officier polonais proscrit, Worouski, dont les jambes avaient été arrachées par un boulet de canon. Ce soldat se révélait être un joueur d’échecs de grand talent. Von Kempelen construisit l’automate joueur d’échecs doté d’un compartiment suffisamment spacieux pour accueillir Worouski, lui permettant ainsi de quitter la Russie sans encombre en faisant faire à sa machine la tournée des grandes villes.