Capablanca : Cold Winter (1919)

Il est difficile de juger et de comparer les talents, mais je pense que Capablanca a été le joueur le plus talentueux de l’histoire.

Anatoly Karpov

José Raúl Capablanca y Graupera, né le 19 novembre 1888 à La Havane (Cuba) est mort le 8 mars 1942 à New York. Il fut champion du monde de 1921 à 1927. Fils d’un fonctionnaire colonial, Capablanca fut un enfant prodige et découvrit le jeu d’échecs à quatre ans. La légende dit qu’il assimila les règles en observant son père jouer avec son oncle. Dès ses jeunes années, sa force au jeu fut remarquable. En 1904, ses parents l’envoient étudier l’anglais à New York dans le but d’intégrer la prestigieuse Columbia University. Lorsque Capablanca débarque à New York, les échecs connaissent alors un véritable renouveau aux États-Unis. La présence fréquente du Champion du Monde en titre Lasker, les exploits du grand Frank Marshall relatés régulièrement dans la presse font que le jeune joueur cubain est en milieu plus que favorable pour s’épanouir. Il se rendra régulièrement au célèbre Manhattan Chess Club et remportera un tournoi de blitz organisé en 1906 devant Lasker à 14 ans. Capablanca fut de tous les Champions du Monde celui qui perdit le moins de parties ! 34 parties perdues sur une carrière de plus de 30 ans !

José Raúl Capablanca

Une de ses victimes fut William Winter (Winter signifie hiver en anglais), on surnomma tout naturellement la partie Cold Winter autrement dit hiver glacial. William Winter, joueur anglais et auteur de nombreux ouvrages échiquéens était, pour la petite histoire, le neveu de J.M. Barrie, le créateur de Peter Pan.

Capablanca, le latin lover s’il était bien connu pour ses victoires échiquéennes, il l’était aussi pour ses victoires sur l’oreiller et aussi pour ses coups de canif à son contrat de mariage. Au cours du tournoi de Karlsbad de 1929, fier d’une nouvelle conquête, il arrive avec la jeune femme, l’invitant à assister à la partie. Malheureusement pour notre Don Juan cubain, son épouse voulant lui faire une petite surprise débarque tout droit d’Amérique! Apercevant sa régulière notre chaud latin se trouble, gaffe au neuvième coup, perd une pièce puis la partie contre Saemisch ! Moralité : les femmes ou les Échecs, il faut choisir !


« Maître international et champion britannique en 1935 et 1936, écrit Anne Sunnucks dans L’Encyclopédie des échecs,  William Winter est l’une des figures les plus colorées que les échecs britanniques aient produites. Bohème né, Winter aurait pu être confondu à de nombreuses reprises avec un clochard, mais il était tout aussi capable de se présenter à un dîner ou à toute autre occasion officielle, soigné et ressemblant à l’image divisée de son célèbre oncle, Sir James Barrie, et faire un discours d’un tel esprit et d’une telle culture que tout autre discours semblerait plat. »

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