Le seul outil, c’est l’esprit !
Pour jouer aux échecs, point n’est besoin, ou si peu, de matériaux. Il suffit de seize cailloux blancs, seize noirs, une feuille de papier ou tout simplement soixante-quatre cases tracées sur le sol…
Pour jouer aux échecs, point n’est besoin, ou si peu, de matériaux. Il suffit de seize cailloux blancs, seize noirs, une feuille de papier ou tout simplement soixante-quatre cases tracées sur le sol…
Les Échecs (ou chatarunga) firent leur apparition en Europe aux alentours de l’an mille, rapportés de Perse par les seigneurs arabes d’Espagne et sans doute également par les Croisés à leur retour d’Orient.
Les archéologues de l’Institut norvégien de recherche sur le patrimoine culturel ont trouvé une petite pièce d’échecs médiévale (un cavalier) richement décorée, lors d’une fouille à Tønsberg.
Un éléphant d’ivoire, son chasteau dessus et un personnage d’homme dessus le chasteau ; et à l’entour de l’éléphant et chasteau, plusieurs personnages d’empereur et de roys, à cheval et de petit personnages à pieds ; estimé avoir cousté cent éscus ledit éléphant représenté semblable à un des échecs
Ce cavalier est sans doute une pièce d’échecs datant de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Solide pièce, moulée en cuivre. Le cavalier, coiffé d’un casque conique suggérant le XIIe ou XIIIe siècle, ne semble pas porter d’arme, mais tient un bouclier en forme de cerf-volant.
Ces pièces témoignent de l’art et de la culture florissante de l’Inde sous la dynastie moghole (1526-1858). Malgré l’appellation de « moghol », dérivée de « mongol », cette dynastie ne descend pas directement des Mongols.
De l’Inde vers la Perse, puis du monde islamique vers l’Occident chrétien, les pérégrinations du jeu d’Échecs s’étendent sur près de cinq cents ans.
Trois pièces d’échecs en bois du XIVe siècle, Novgorod : une tour et deux rois. La découverte de ces pièces montre la popularité du jeu dans l’ancienne république de la ville russe de Novgorod, bien que l’église l’ait déjà interdit au XIIIe siècle.
Le fou trouve son origine dans le « gajah » ou éléphant du jeu indien chaturanga. En passant par la Perse, il a évolué en Europe pour devenir le « bishop » en anglais, symbolisant un évêque, tandis qu’en français, plus badin, il devient le bouffon du roi.
Le fīl (fyala, afyāl), ou l’Éléphant du jeu indien, notre fou moderne, se déplaçait selon les diagonales, faisant un bond de deux cases à partir de sa case d’origine, que la case intermédiaire soit occupée ou vide.
Dans la Scandinavie médiévale, la tour prenait la forme d’un gardien, le dos à une clôture. Notre tour était à l’origine dans le jeu indien le char de guerre. C’est tout naturellement que, placé aux confins du champ de bataille, il est devenu la sentinelle dans les pays nordiques.
Une tour (warder) médiévale, l’une des cinq pièces appartenant à la horde de Lewis disparues depuis près de deux siècles, sommeillait dans un tiroir d’Edimbourg.
Reine en ivoire de morse, 73 mm, Scandinavie XIIIe, trouvée dans une tourbière dans le comté de Meath avec plusieurs autres pièces vers 1817.
Dissimulées dans la charpente, elles assuraient la protection du bétail, témoignant d’une pratique courante de l’époque victorienne : des objets ordinaires dissimulés sous forme de totems défensifs. Bien que l’utilisation de pièces d’échecs soit jusqu’ici non documentée, le contexte de la découverte semble appuyer leur utilisation en tant qu’amulettes protectrices.