La Toujours Jeune
La « Toujours Jeune » (The Evergreen) est une célèbre partie d’échecs qui s’est jouée en 1852 entre Adolf Anderssen et Jean Dufresne. Il s’agissait d’une partie amicale. Plus tard, Wilhelm Steinitz la qualifia de la feuille toujours verte dans la couronne de laurier de Anderssen. Il y a seulement un an qu’Anderssen est devenu, de manière officieuse, champion du monde des échecs. Depuis le mémorable tournoi de 1851, il ne joue que des parties informelles, acceptant de défier quiconque souhaite l’affronter. C’est à Berlin que Dufresne, un talentueux joueur allemand, se mesure à Anderssen. Adolf Anderssen (1818 à Breslau – 13 mars 1879) est considéré comme le meilleur joueur du monde après un important tournoi tenu à Londres en 1851, et il est l’un des plus éminents représentants de l’école romantique des échecs.
Adolf Anderssen apprit à jouer aux échecs à l’âge de 9 ans. Animé par une passion pour ce jeu, il dévora toute la littérature échiquéenne qu’il pouvait trouver, bien qu’il ait principalement concentré son attention sur ses études en mathématiques. Au cours de cette période, sa pratique du jeu d’échecs était plutôt limitée, car il se concentrait davantage sur la composition. À l’âge de 24 ans, il publia une étude sur les finales intitulée « Aufgaben für Schachspieler », qui lui valut un succès considérable. Après être devenu professeur au lycée de Breslau et ayant ainsi assuré son avenir, Anderssen commença sa carrière de joueur amateur à l’âge de 30 ans. En 1848, il disputait son premier match contre Daniel Harrwitz, l’un des meilleurs joueurs d’Europe, obtenant un résultat étonnant de 5-5, ce qui était remarquable pour un joueur amateur. La même année, son portrait a été publié dans le « Illustrierte Zeitung », un journal d’échecs allemand, un honneur à l’époque.
Jean Dufresne (1829-1893) était un joueur d’échecs allemand qui fut l’élève d’Adolf Anderssen. Piètre romancier, il écrivit plusieurs ouvrages sur les échecs, dont l’un, intitulé « Kleines Lehrbuch des Schachspiels » (1881, utilisé par plusieurs générations de joueurs pour apprendre et perfectionner leurs compétences échiquéennes. De plus, il rédigea un livre populaire consacré à Paul Morphy.