Rêver les échecs
Le maître international Jeremy Silman, décédé en septembre de cette année, était à la fois professeur et joueur d’échecs de renommée mondiale.
Selon lui, la clé réside dans la pratique de la technique de la réflexion structurée, impliquant la capacité à discerner les particularités spécifiques d’une position. Silman introduit la notion de déséquilibre ou inbalance en anglais : tout ce qui peut distinguer la position des pièces blanches de celle des pièces noires. À ses yeux, l’objectif réel d’une partie d’échecs n’est pas simplement de réaliser un échec et mat, mais plutôt de créer un déséquilibre et de faire en sorte que ce déséquilibre devienne un atout pour nous.
Ainsi, au cours de nos parties, il est impératif d’identifier les déséquilibres, tant positifs que négatifs, pour les deux camps, puis de concevoir le meilleur plan en se basant sur sept critères de déséquilibre :
- Pièce légère plus active ;
- Meilleur squelette de pions ;
- Avantage d’espace ;
- Avantage matériel ;
- Contrôle d’une ligne ou d’une case clef ;
- Avance de développement ;
- Initiative.
- Puis décider du secteur de l’échiquier où agir (le secteur où existe un déséquilibre qui vous est favorable ou le secteur où par la suite, vous pourrez provoquer un déséquilibre avantageux) ;
- Ne calculez aucune variante, imaginez des positions idéales que vous souhaiteriez obtenir (comme si vous jouiez continuellement sans laisser le trait à l’adversaire, en postant vos pièces de manière parfaite) ;
- Après avoir trouvé cette position idéale, voyez s’il existe une manière d’y parvenir, si un empêchement se fait jour, réfléchissez à une autre solution de rêve plus réalisable ;
- Alors, envisagez les coups candidats pour y parvenir. Les coups candidats sont tous ceux qui peuvent nous conduire à la position idéale.
Voici, très modestement, une petite vidéo réalisée lors du confinement.