Le coup d’attente
Le coup d’attente est une tactique où un joueur effectue un coup qui ne modifie pas significativement la position. Il n’a pas d’autre but que de passer le tour au joueur adverse, le forçant ainsi à prendre l’initiative et, potentiellement, à commettre une erreur ou à se retrouver dans une position désavantageuse. Ce type de coup est souvent utilisé dans des positions où l’adversaire est en zugzwang, c’est-à-dire une situation où tout coup possible détériorerait sa position.
Les noirs ne disposent plus d’aucun bon coup, mais c’est aux blancs à jouer. Les blancs jouent un coup quelconque 1. Bf5 dans le seul but de passer le trait aux noirs. Les noirs, obligés de jouer leur roi en f7, perdent l’opposition, débloquent le pion g et perdent bientôt la partie. Les blancs ont effectué un coup d’attente.
En général, il nous faut perdre le moins de temps possible et essayer même d’en gagner. Ici, la perspective est renversée. Car au lieu de chercher à gagner du temps, nous en perdont délibérément. Non pas parce qu’on ne sait plus quoi jouer, mais parce que l’adversaire, en héritant du trait, jouera un mauvais coup. Le coup d’attente est proche parent du zugzwang, le coup forcé. L’un et l’autre se fondent sur une position où l’obligation de jouer constitue un désavantage. Leur distinction, assez subtile, vient du fait qu’un zugzwang n’est pas toujours précédé d’un coup d’attente, tandis qu’un coup d’attente est toujours suivi d’un zugzwang.
Après 1… Ke8, les blancs ne peuvent plus progresser et devront se contenter d’une nulle. Au contraire, 1… Kd8 ou 1… Kf8 leur aurait concédé le gain.