Les principes généraux du développement
L’ouverture
L’ouverture englobe les premiers coups une partie d’échecs. Du point de vue des Noirs, on la qualifie également de défense. Il existe une multitude d’ouvertures répertoriées, et certaines d’entre elles comportent des centaines de variantes, chacune ayant son nom distinct. L’Oxford Companion to Chess recense pas moins de 1327 ouvertures nommées. Le choix des séquences qu’un joueur décide d’étudier constitue son répertoire d’ouverture. Chaque ouverture est structurée selon une arborescence, avec une ligne principale représentant la séquence la plus cruciale en raison de sa fréquence de jeu ou de son étude approfondie. Cette ligne principale est suivie de ramifications appelées variantes principales ou secondaires en fonction de leur pertinence stratégique. Il est important de noter que différentes séquences peuvent conduire à une même position par inversion des coups. Le passage d’une ouverture à une autre est désigné sous le terme de transposition. La transposition peut offrir des perspectives tactiques et stratégiques distinctes, ajoutant ainsi une dimension subtile et complexe au jeu d’échecs.
Le début d’une partie d’échecs conditionne l’ensemble de la partie. L’ignorance des principes et des mécanismes de l’ouverture expose le joueur inexpérimenté à des positions perdantes dès les premiers instants. Les décisions prises pendant cette phase initiale ont un impact sur la position ultérieure. Un joueur bien informé peut exploiter les opportunités tactiques, anticiper les plans adverses, et orienter la partie dans une direction favorable. À l’inverse, la méconnaissance des principes de l’ouverture peut conduire à des erreurs coûteuses. Un joueur inexpérimenté peut se retrouver dans des positions désavantageuses, subissant la pression de l’adversaire et compromettant ses chances de succès.
Buts de l’ouverture
- Le développement : l’un des buts principaux dans l’ouverture est de mobiliser les pièces sur des cases utiles où elles auront une influence sur le jeu. La mise en jeu doit s’effectuer avec rapidité et efficacité, gagnant le maximum de terrain. Chaque temps est important.
- Le contrôle du centre : au début de la partie, on ne peut pas savoir de quel côté les pièces seront le plus utiles plus tard. Le contrôle des cases centrales permet cependant une meilleure mobilité des pièces d’une aile à l’autre, et aussi de réduire l’espace disponible de l’adversaire. La théorie classique veut que l’on obtienne le contrôle le plus efficace en occupant le centre avec des pions, idéalement avec les pions e4 et d4 pour les Blancs. Cependant, l’école hypermoderne a montré qu’il n’était pas toujours indispensable ou même intéressant d’occuper le centre de cette façon, et qu’un centre trop large pouvait faire l’objet d’attaques et même être démoli.
- La sécurité du roi : le roi est vulnérable au milieu de l’échiquier. Des mesures doivent être prises pour réduire son exposition. Il est donc courant que l’on roque dans l’ouverture (ce qui développe aussi la tour), ou, si ce n’est pas possible, d’amener le roi vers le coin de l’échiquier par une série de manœuvres (roque artificiel).
- La prévention des faiblesses dans la structure de pions : la plupart des ouvertures évitent soigneusement la création de faiblesse telle qu’un pion isolé, des pions doublés, un pion arriéré, des îlots de pions, etc.
- La coordination des pièces : en mobilisant ses pièces, le joueur tente de s’assurer qu’elles contribuent harmonieusement au contrôle des cases-clés.