Quelle est la date de la plus ancienne mention du jeu d’échecs en Occident : 842, 997 ou 1254 ?
Le premier texte européen connu, daté de 997, est un long poème en vers du Haut Moyen Âge, le Versus de scachis, rédigé en latin. Il contient les premières règles écrites en Europe. Composé vraisemblablement entre 900 et 950 en Italie du Nord, son auteur en est inconnu. Le texte, comportant 98 vers, nous est parvenu par deux parchemins, le plus ancien est conservé à la bibliothèque abbatiale de Einsiedeln en Suisse.
Le poème s’ouvre sur une louange du jeu d’Échecs, suivie d’une description du plateau de jeu portant la première mention de son caractère bicolore, absent des précurseurs indien Chaturanga et perso-arabe, Chatrang. Le texte se termine par une description détaillée du déplacement des pièces, parfois très différent des déplacements actuels (notamment pour le fou et la reine). Les règles sont à l’identique du jeu arabe, sinon qu’il évoque la présence d’une Reine comme un fait accompli. Des indices laissent penser que l’auteur connaissait sans doute mal le jeu.
Savez-vous ce qu’est la « rosace du Cavalier ? »
un schéma d’ouverture dans lequel un cavalier est déplacé en cercles concentriques pour contrôler le centre de l’échiquier
le motif dessiné par les huits cases que le cavalier peut atteindre en un seul coup depuis une case centrale ?
une position spécifique du cavalier et des pions qui crée une défense en étoile autour du roi ?
Le cavalier, au centre de l’échiquier, peut se rendre sur 8 cases dessinant la « rosace du Cavalier ».
Que désigne le terme « figures » ?
des configurations spécifiques de pièces sur l’échiquier qui forment des motifs géométriques reconnaissables ?
les pièces qui ne sont pas des pions, soit K, Q, R, B et N ?
des mouvements spéciaux que le cavalier peut effectuer pour sauter par-dessus les autres pièces ?
Les figures sont les pièces qui ne sont pas des pions. En France, le terme « officiers » était autrefois également utilisé pour désigner les pièces majeures, reflétant la hiérarchie militaire et sociale de l’époque, où les officiers détenaient des positions de pouvoir et d’autorité, analogues aux rôles joués par ces pièces sur l’échiquier. L’échiquier, de tout temps, a été une métaphore sociale et guerrière.
Que signifie « tomber » dans le jargon échiquéen :
un joueur, préssé par le temps, laisse échapper une pièce de sa main en essayant de faire un coup rapide ?
le fait de dépasser le temps alloué pour la partie, entraînant la défaite du joueur ?
expression utilisée pour décrire un joueur qui abandonne la partie en couchant la pendule sur l’échiquier ?
L’expression « tomber à la pendule » vient de l’époque où les horloges mécaniques à double cadran (l’une pour chaque joueur) étaient utilisées dans les tournois d’échecs. Lorsque le temps d’un joueur expirait, un petit drapeau tombait, signalant la fin du temps alloué. Ce mécanisme est à l’origine de l’expression.
Quelle est l’origine du mot « échecs » ?
du persan shah (roi) ?
du mot anglais check ?
ou simplement du terme français échec ( ne pas réussir) ?
Rois en ivoire, IXe-XIIe sicècle, découverts à Nishapur, Iran – Metropolitan Museum, New-York
Le nom même d’échecs vient de shah (prononcé « scac »), titre porté par les rois de Perse, qui donnera scacum en latin, puis scacco en italien. Pour prononcer la diphtongue, certaines langues ajoutèrent un « e » : eschac en Catalogne, escaque en Castille et eschec en français. Le mot est né ! Le cri du joueur victorieux, al-shah-mat qu’il faut prononcer « al scacmat », devint notre échec et mat.
D’où vient l’expression échec et mat ?
du sanskrit संस्कृतम् : le roi est décapité ?
du persan شاه مات : le roi est étonné ?
de l’arabe الشاه مات : le roi est mort ?
L’expression n’a pas toujours été employée. Elle apparut au cours de l’évolution des règles. Dans les versions originales du jeu pratiquées en Inde, le Roi pouvait être capturé comme toute autre pièce. Les Perses, trouvant cette manière de terminer le jeu peu élégante, développèrent la notion de mise en échec. Le Roi devenant intouchable, il fallait le menacer sans jamais pouvoir le prendre.
Étymologiquement, échec et mat vient vraisemblablement de l’arabe الشاه مات (aš-šāh māta), « le roi est mort », traduction erronée du persan شاه مات (šâh mât), « le roi est étonné » ou « surpris », avec le sens militaire d’être pris en embuscade ou d’« être confondu » ou de شاه ماند (šâh mând), « le roi resta », avec le sens d’« être abandonné ». Mat est le terme persan pour dire vaincu, impuissant ou paralysé. Des millions de joueurs pensent que « échec et mat » vient de l’expression arabe al cheikh mat, le roi est mort. Mais le roi, la seule pièce à ne pas être trucidé sur l’échiquier, doit abdiquer, la partie perdue, vaincu semble donc avoir beaucoup plus de sens à ce sujet.
Quel grand maître, prenant de l’exercice, faisait le poirier dans les salles de tournoi :
Alekhine ?
Nimzovitch ?
Capablanca ?
Aaron Nimzowitsch – Des Échecs considérés comme une gymnastique
Né à Riga en Lettonie, alors annexée à la Russie, d’origine juive, germanophone, il apprit à jouer à 8 ans. Il fait ses études en Allemagne. En 1904, il s’inscrit à Berlin afin d’étudier la philosophie, mais interrompt ses études dans leur première année pour se consacrer à une carrière de joueur d’Échecs professionnel. Après les années tumultueuses et souvent infructueuses de la Première Guerre, il commença à jouer les premiers rôles alors qu’il s’installait au Danemark, en 1922. Il obtint la nationalité danoise et y vécut jusqu’à sa mort, en 1935. Il fut sans doute l’un des penseurs les plus originaux à contre-courant de son époque, initiateur de la révolution hypermoderne. À la différence de Morphy, Steinitz, Rubinstein Ou Bobby Fischer, Nimzowitsch ne souffrait pas de troubles psychiatriques, mais d’une grande instabilité nerveuse. Hypocondriaque, irritable, agressif, souvent revendicateur, se plaignant du bruit, de la fumée… Vous vous souvenez sans doute de cette anecdote : il joue contre Maroczy. Ce dernier sort une cigarette sans l’allumer. Nimzowitsch proteste et appelle l’arbitre, qui n’est autre que Vidmar, autre grand joueur d’Échecs. Vidmar lui fait remarquer que Maroczy ne fume pas. Et Nimzowitsch de rétorquer : « En tant que Grand Maître, vous savez bien que la menace est plus forte que l’exécution ! ».
Râleur invétéré, jamais satisfait, il assaillait les serveurs de mille reproches : sa portion était trop petite, sa viande trop cuite. Nimzowitsch faisait le poirier (les médecins lui recommandaient de l’exercice), à la grande stupeur de ses adversaires au cours des tournois et se livrait à divers exercices de gymnastique dans la salle. Lors d’un match, après avoir perdu, il saute sur la table et crie : « Pourquoi dois-je perdre contre un tel idiot ! » Humour, excentricité ou un peu déjanté ? « Mais plus que dans ces excentricités, écrivent Jacques Dextreit et Norbert Engel, on peut juger au travers des écrits mêmes de Nimzowitsch de l’extraordinaire mélange de vanité et de naïveté qui caractérisent le personnage. Son ouvrage essentiel Mon Système est un salmigondis de conceptions échiquéennes nouvelles et remarquables, de jeux de mots et métaphores d’un infantilisme extrême et de protestations envers les critiques et le monde entier incapable de comprendre et reconnaître son génie ».
Que signifie l’expression « j’adoube » :
j’abandonne en vieux français ?
je réajuste une pièce mal placée ?
je transforme mon pion arrivé sur la 8e rangée en Dame ?
L’expression provient du français ancien adouber (armer chevalier) et désigne l’action d’ajuster une ou plusieurs pièces sur l’échiquier. Cette action est effectuée pour repositionner correctement les pièces sans avoir l’intention de jouer un coup. Un joueur annonce son intention d’adouber en disant « J’adoube » avant de toucher les pièces, mais uniquement sur son propre temps, quand il a le trait. Cela permet d’éviter toute confusion sur le fait que l’on ne joue pas réellement un coup, mais que l’on replace simplement les pièces correctement. Se rappeler de la règle « Pièce touchée, pièce jouée ». « J’adoube » est adopté dans le monde entier.
Par quels coups débute l’ouverture Napoléon ?
1. f3 ?
1. b3 e5 2. Bb2 Nc6 3. e3 d5 ?
1. e4 e5 2. Qf3 ?
Saviez-vous que notre empereur a laissé son nom à cette ouverture 1. e4 e5 2. Qf3. Ce qui nous prouve que Napo était plus à craindre sur un champ de bataille que devant un échiquier. Des malveillants disent, des Anglais sûrement, que cette ouverture serait une allusion désobligeante aux infidélités scandaleuses de Joséphine et de l’incapacité de notre petit grand homme à garder sa reine à la maison.
À Schönbrunn, Napoléon, dans sa partie qui l’opposa au Turc, l’automate créé par Kempelen, débuta par cette ouverture et l’assaut se termina en « Waterloo ! morne plaine ! » Un grand scepticisme entourait cette machine, mais l’automate laissa néanmoins une marque importante dans l’histoire échiquéene. Ce n’est qu’en 1834 que Mouret, un de ses opérateurs, révéla la supercherie qui, par un jeu de glaces habilement dissimulées et de bras articulés, permettait à un joueur de petite taille de déplacer les pièces sur l’échiquier. Décidé d’en finir rapidement avec la machine, le Nabot Léon sort prématurément sa Joséphine…
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