Le quiz
par Claudius · Publié · Mis à jour
À l’origine, quel est l’ancêtre très éloigné du jeu d’Échecs :
- un jeu ?
- un instrument de calcul ?
- un instrument divinatoire ?
Indubitablement, un des ancètres est le chaturanga, du sanskrit चतुरङ्ग, caturaṅga signifiant « quatre membres » ou « quatre parties », ancien jeu de stratégie indien. L’échiquier primitif était un diagramme unicolore de soixante-quatre cases. Dans l’Inde védique, une telle figure géométrique est déjà employée par les brahmanes pour établir les plans des temples et des cités. Les quatre cases centrales incarnent la résidence de Brahma, le dieu créateur, les soixante autres celles des dieux secondaires du panthéon hindou.
Cependant, avant de devenir le chaturanga, ce jeu de plateaux à l’origine étaient sans doute un instrument magique et divinatoire, permettant aux prêtres de prédire l’avenir, annonçant l’issue victorieuse ou funeste d’une bataille à leur suzerain. « En dirigeant la chute d’objets sur un plan de divination, les dieux pouvaient communiquer avec les mortels, proposent David Hooper et Kenneth Whild dans leur Oxford Companion to Chess. Plus tard, les dés ont été ajoutés pour désigner impérativement les pièces à bouger et ainsi révéler davantage des intentions divines. Puis un sacrilège a eu l’audace de convertir le procédé en jeu, éliminant peut-être les dés à ce moment-là. C’est sans doute cette personne qui, ayant sécularisé le rite religieux, a le plus droit au titre d’inventeur du jeu d’Échecs ».
Pour l’instrument de calcul, vous n’êtes pas tombés loin, mais à mille ans de distance :
Les Grandes Heures de Rohan sont un livre d’heures médiéval conservé à la Bibliothèque nationale de France. Il fut composé entre 1430 et 1435 par le Maître de Rohan, sans doute à Angers. Le livre d’heures, à la différence du bréviaire, destiné aux clercs, était un recueil de prières liées aux heures du jour, proposé aux fidèles laïcs.
Les personnages centraux, devant leur échiquier, sont-ils de paisibles joueurs d’échecs, ou bien des commerçants faisant leur comptes. Dès le XIIIe siècle, les artisans médiévaux se servent du plateau quadrillé de l’échiquier comme d’une table de compte, à la manière d’un boulier. La multiplication est notamment pratiquée dessus. La présence des marchands à droite, pesant peut-être de la monnaie, irait dans ce sens.
Le chancelier de l’Échiquier anglais, Chancellor of the Exchequer, est le ministre du gouvernement du Royaume-Uni chargé des finances et du trésor et même s’il doit se montrer fin stratège et garder la tête froide tel un joueur d’échecs, ce n’est pas là l’explication : vers le XIIe siècle apparaît le terme d’échiquier, qui désigne à la fois le plateau de jeu que nous connaissons toujours et un tapis quadrillé utilisé par les banquiers pour faire leurs comptes.